Descriptif: LE SECTEUR DU BTP
Le Mali a entrepris de nombreuses réformes économiques depuis plusieurs années afin de favoriser le
développement du secteur privé.
Dans ce contexte, le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics connaît une forte croissance
notamment depuis l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations de football en 2002 et le sommet
France Afrique en 2005 avec la construction de routes, d’hôtels, d’infrastructures sportives,
infrastructure aériennes…
De plus, le secteur du BTP est fortement stimulé par :
_ les projets de désenclavement du pays et de développement des infrastructures en eau et électricité
qui sont des priorités nationales pour le développement économique du pays
_ des politiques volontaristes de création de nouveaux logements
LES ACTEURS
Longtemps dominé par les groupes français (Bouygues, Vinci), le marché des grands travaux s’est
équilibré au profit des nouveaux entrants comme les groupes chinois (Covec) et sénégalais (CDE,
CSE). Parmi les majors internationales du secteurs, plusieurs possèdent une filiale implantées au Mali :
Covec (Ch), Razel (Groupe Bilfinger Berger - All), Sogea-Satom (Fr).
Les entreprises locales sont nombreuses mais elles sont à la fois concurrencées par les entreprises de
la sous-région dans les chantiers de construction (entreprises sénégalaises et burkinabaises) ainsi que
par les entreprises informelles. Toutefois quelques entreprises interviennent dans le cadre de grands
chantiers comme sous-traitants (Etic, GME, Somafrec) et dans la construction de logements (Somassaff,
Askia construction).
L’Organisation Patronale des Entrepreneurs de la Construction du Mali (OPECOM) a été créé pour
représenter la profession dans les domaines de la route, les bâtiments et les travaux publics.
INFRASTRUCTURES
_ Routes : le désenclavement du pays est un axe stratégique majeur pour favoriser les échanges et
le transport de marchandises. Sur les 18.700 km de routes, environ 4.000 km sont bitumées. De
nombreux projets sont prévus ou en cours pour développer les corridors de Transport et
désenclaver le pays en reliant Bamako aux ports d’Abidjan, Dakar, Nouakchott et Conakry par des
routes bitumées.
_ Chemin de fer : le réseau est constitué d’une ligne unique Koulikouro-Bamako-Kayes-Diboli (634
km) qui permet de faire la jonction avec le réseau Sénégalais vers Dakar. La société Transrail
assure l’exploitation de la ligne.
_ Aéroports : le Mali possède 25 aéroports dont 6 internationaux dans les principales villes
économiques et touristiques. Cependant, les infrastructures aériennes nécessitent d’être
améliorées : allongement et bitumage des pistes, construction de hangars, extension des
superficies…L’étude de faisabilité du projet de réhabilitation de l’aéroport de Bamako Sénou a été
approuvée.
Conférence Régionale sur
l’Investissement
Bâtiment et Travaux Publiques
Afrique de l’Ouest et Centrale
Bernard Krief Consultants Page 3/7
_ Eau : de nombreux travaux de réalisations d’infrastructures hydrauliques ont été exécutés pour
satisfaire les besoins en eau, cependant d’énormes efforts restent à faire notamment en zone
rurale. Le taux de couverture en eau potable est de 65% dans les villes. Quant à l’assainissement,
très faible voire inexistant, de nombreux projets sont prévus pour mettre en place des infrastructures
de base. Une nouvelle station de traitement est prévue aux alentours de Bamako en 2008-2009.
_ Energie : les énergies traditionnelles restent prédominantes au Mali. L’énergie électrique ne
représente que 3% de la consommation énergétique du pays. La production électrique (640 GWh
en 2004) est à 81% d’origine hydraulique et 19% d’origine thermique. La société Énergie du Mali
(EDM) a été privatisée en décembre 2000 est l’acteur majeur dans les centres urbains.
L'exploitation de l'unité de production hydroélectrique du barrage de Manantali a été confiée à
Eskom (Afrique du Sud) en 2001. Il existe également plusieurs auto producteurs dont quelques
grandes industries dans le secteur de la transformation. Plusieurs projets sont prévus pour
accompagner la demande croissante en électricité : la construction de barrages hydrauliques sur le
fleuve Sénégal (Felou - 59 MW), ou sur le fleuve Niger (Kenie - 40 MW) ; l’interconnexion avec la
Côte d’Ivoire ; l’extension du réseau sur les territoires agricoles. Un programme de développement
de l’électrification rurale (50 villages) est en cours et est financé par la BAD, les coopérations
françaises et hollandaises ainsi que par la Banque mondiale.
BATIMENTS ET OUVRAGES FONCTIONNELS
Le mouvement massif de la population des campagnes vers les villes entraîne une demande toujours
plus forte en termes de logements et d’infrastructures sociaux. Pour faire face à la pénurie de
logements, le Gouvernement malien a lancé une politique volontariste visant à favoriser l’accès au
logement pour tous.
_ Logement : les besoins en logements se chiffrent à environ 120.000 logements par an. Depuis trois
ans les chantiers de construction de logements sont nombreux. L’Etat a initié un programme de
3.500 logements sociaux, dont plus de la moitié est déjà réalisée. Les opérateurs privés ont
également réalisé un programme de 3.300 maisons individuelles sur la même période. De nouveaux
opérateurs privés internationaux souhaitent accompagner le Gouvernement dans la réalisation de
100.000 logements sociaux pour les prochaines années
_ Ouvrages fonctionnels : de nouvelles opportunités de construction se profilent avec le souhait de
construire des ensembles de 3.000 logements sous le concept de « ville nouvelle » intégrant un
ensemble d’équipements collectifs : école, commerces, santé, équipements sportifs et
administratifs…
Le dispositif institutionnel de financement du logement au Mali comprend :
_ l’Office Malien de l’Habitat (chaque entreprise du BTP cotise 1% de sa masse salariale au fonds
de l’OMH),
_ la Banque de l’Habitat du Mali, en charge du financement de l’appui au promoteur. Celle-ci a une
position dominante et est associée à l’Agence de Développement Social pour les programmes de
logement.
_ l’AGETIPE en charge de la gestion des fonds publics en matière d’habitat et de bâtiment
(maîtrise d’ouvrage déléguée), dont les partenaires autres que l’Etat malien sont les bailleurs de
fonds (Banque Mondiale, et banques privées).
_ le Fonds de Garantie Hypothécaire du Mali (FGHM) et l’Agence de Cessions Immobilières (ACI).
_ Cependant, le système bancaire malien est axé vers des financements court terme. De plus,
l’estimation de la demande solvable en mesure de supporter le coût d’acquisition de nouveaux
logements est d’environ 80.000 unités.
MATERIAUX DE CONSTRUCTION
Les matériaux de construction et le second oeuvre profitent pleinement de l’essor du secteur du BTP. La
plupart des matériaux à valeur ajoutée sont importées des pays Européens (vitrage, produits
électriques, équipements sanitaires…). Toutefois, le Mali est engagé dans une voie de substitution
partielle des importations de matériaux de construction notamment avec la volonté d’exploiter au mieux
son potentiel de matières premières (calcaire, marbre, granit, ciment…).